Le concept d’aménagement de ce jardin est la création d’un écrin de nature et de biodiversité
Ici le jardin ne répond pas à des règles de compositions classiques. Le site, l’existant, nous invite à s’adapter et à faire avec le terrain. Les feuilles des arbres tombent et deviennent l’humus, terreau d’accueil de nouvelles graines et d’enrichissement du sol. Une feuille du parc a été reproduite en métal et ponctue les entrées du parc. Les branches sont broyées et utilisées comme paillage, les troncs d’arbres couchés servent de bancs.




Le chemin courbe (recouvert de sable stabilisé de Comblanchien), bordé d’arbres, est conservé et dessert les différentes ambiances du jardin. Des cheminements en bois survolent les tapis de lierres en place et sillonnent entre les arbres. Ils mènent vers des aires de pique-nique dont le sol en caillebotis transparent laisse entrevoir la végétation. Des tables et des tabourets accueillent à l’oriental les promeneurs, leur offrant une vision basse à l’échelle des plantes. Les platelages bois se terminent en bordure de clairière par des quais d’où l’on contemple l’étendue de verdure à la découverte de la flore présente.
Ici, pas d’effet recherché, pas de plantation horticole associant couleur, feuillage ou floraison spectaculaire, mais juste un regard sur la nature en place qui nous entoure. Des kaléidoscopes apportent un coté ludique, des taches de couleurs qui parlent de la géométrie du détail, de la diversité et du hasard des formes, qui nous rappellent que la nature est riche, complexe et imprévisible.
Ici pas de pelouse tondue régulièrement, mais une clairière d’herbes hautes fauchée une fois par an, laissant le temps aux plantes de fleurir, de monter en graine, d’attirer les insectes, les oiseaux et de favoriser la vie. Des plaques à herbier nous aiderons à découvrir ces plantes. Avec ce regard on comprendra alors que le jardin n’est pas en friche ou laissé à l’abandon, qu’il n’est pas couvert de mauvaises herbes, mais qu’il est au contraire un écrin de nature et de biodiversité. Dans un coin du jardin, sur un promontoire visible, un triptyque porte une citation de Michel Tournier qui ouvre le jardin vers un univers plus large et infini où la respiration de la nature se mêle à la notre pour nous lier intimement.